Dispositif touchant cinq mille élèves, les interventions musicales en primaire sont menacées.
Le collectif de défense du dispositif Musique à l'école s'est réuni, mercredi soir, pour faire le point sur le combat engagé afin de maintenir, voire sauver, l'enseignement spécialisé de musique et de chant en primaire. La rumeur enflait depuis juin 2008 à propos d'un financement moindre de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) pour les prestations de dix musiciens intervenants (ou dumistes) dans 216 communes de la grande région dieppoise représentant près de cinq mille écoliers du CP au CM2. Une inquiétude qui s'est confirmée en mars à la réunion initiée par l'adjoint à la Culture, Frédéric Eloy, rassemblant les directeurs d'école pour détailler « le désengagement de la Drac », indique Sébastien Léger, de la FCPE. Soit, comme le précise Valérie Thierry-Jacquot, enseignante et porte-parole du collectif, « 110 000 € sur cinq ans, et 20 000 € dès cette année : qui mettra la main au porte-monnaie ? Doit-on craindre que ce dispositif disparaisse purement et simplement ? » D'autant que « tout a été décidé de manière autoritaire, sans consultation des dumistes, des enseignants ou des parents d'élèves. »
Pour « éponger » la manne de 20 000 € manquants, une réduction d'horaires se profile : un quart d'heure d'intervention en moins pour les dumistes. « C'est-à-dire 30 % de temps de chorale en moins. »
Enseignement d'intérêt communautaire ?
Et une précarisation galopante pour les conditions de travail des musiciens intervenants, dont quatre contractuels sur dix. « On demande donc une pérennisation du système et une titularisation des personnels. »
Le collectif tout juste créé fait déjà circuler une pétition et a demandé audience auprès de l'inspecteur d'académie… voici deux mois. Il en va d'une certaine idée de l'école (« Nouveaux programmes incluant l'histoire des arts ») ainsi que d'un concept plutôt exceptionnel qui a toujours donné satisfaction : Musique à l'école avait été mis en place il y a dix ans sur trois secteurs : Clermont-Ferrand, L'Haÿ-les-Roses (abandonnés) et Dieppe. « Un changement d'horaires rendrait caduque la charte de Musique à l'école et il n'y aurait plus de site pilote », s'indigne Hervé Basire, de la CGT Education. « La solution ? Solliciter les collectivités territoriales, l'Agglo en premier lieu… »
Le collectif Musique à l'école tiendra un stand devant l'école Desceliers le 21 juin, jour de la fête de la musique.
Source : Paris Normandie (Anne sophie Groué)