Non aux fermetures au lycée Néruda !

Publié le par FCPE Dieppe

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logo SNESLe mardi 04 décembre, le proviseur a annoncé la suppression d’une classe de SECONDE, du BTS I.P.M. et la délocalisation du BTS C.I.M.,  qui devraient être actées par le Rectorat à la mi-janvier 2013.

Nous ne comprenons pas la position de Madame le Recteur :

  - Concernant la classe de secondes :

Cela va à l’encontre de la position que le rectorat avait affiché en mai 2012, avec la venue du directeur de cabinet, de la responsable communication et des inspecteurs en Sciences et Techniques Industrielles, où il avait été question de promouvoir l’établissement auprès des élèves de collèges, pour augmenter le flux d’entrée  en seconde générale au lycée, en réunissant les principaux de collège et les professeurs principaux de troisièmes. Mais cette démarche n’a pas été mise en œuvre par les services du Rectorat.
Lors de la réunion de pré-rentée de septembre 2012, le proviseur a annoncé devant l’ensemble des collègues et l’inspecteur pédagogique régional, responsable du lycée, que l’inspection académique avait fait une erreur d’orientation pour 20 élèves : ceux-ci voulaient s’inscrire au lycée Neruda, mais parce qu’ils souhaitaient suivre l’enseignement de MPS l’inspection académique les a orientés vers le lycée Jehan Ango alors que cet enseignement est aussi dispensé à Neruda. Aujourd’hui, il est prévu de fermer une classe de seconde ; c’est la conséquence directe de cette erreur. Nous ne pouvons pas accepter de faire les frais d’une erreur de notre autorité de tutelle! C’est accepter de tarir la source et de faire disparaître à terme des classes de première, terminale et BTS…
-          Concernant le BTS CIM (Conception et Industrialisation en Microtechnique)
Il est prévu de le délocaliser au lycée Anguier d’Eu, alors qu’il y a le même BTS au lycée du Vimeu à Friville Escabotin distant de 12 kilomètres mais situé dans l’académie d’Amiens!
-          Concernant la fermeture du BTS IPM (Industrialisation en Productique Mécanique)
Il a déjà été menacé en décembre 2011 et en 2009.
Le Rectorat a décidé que l’ouverture, à la rentrée 2012, du BTS EN (Environnement Nucléaire) serait réalisée à moyens constants. Par conséquent, les classes de BTS IPM et CIM ont été regroupées et réduites à un effectif total de 15 étudiants. Actuellement, 14 étudiants sont en classe de BTS CIM/IPM première année.
Pour répondre aux exigences d’économie de moyens demandées par le rectorat en BTS, la direction du lycée Neruda a regroupé les enseignements généraux (français, anglais, mathématiques et physique appliquée) en classes de BTS IPM et CIM mais aussi en BTS CRSA (Conception et réalisation de systèmes automatiques) et BTS EN, au détriment de la qualité de l’enseignement pour les étudiants.
Les effectifs des classes de terminale technologique STI2D (Sciences et Technologies de l'Industrie et du Développement Durable) spécialité ITEC (Innovation Technologique et Eco-Conception) du lycée scientifique et technologique Pablo Neruda et des baccalauréats professionnels Technicien d’Usinage et Microtechniques du lycée professionnel Emulation dieppoise sont actuellement suffisants pour alimenter ces classes de BTS à la rentrée prochaine.

De plus, le Ministère de l’enseignement supérieur prévoit une augmentation des effectifs de BTS industriels dans les années à venir et jusqu’à l’horizon 2020. Enfin, ces suppressions vont à l’encontre du discours politique actuel visant à la ré-industrialisation de la France.

Comme vous le savez, le BTS I.P.M. avait déjà été menacé deux fois, et c’est la mobilisation du monde industriel, des institutionnels, et le soutien des élus, des parents et des élèves qui a permis son maintien.

Nous avons à nouveau besoin de vous, pour faire entendre raison au Rectorat, qui respecte la seule logique comptable et oublie ses engagements, pour maintenir ces différentes filières qui sont porteuses d’emplois et les promouvoir.

Nous vous rappelons une des préconisations du rapport  « L’avenir des industries mécaniques », du Conseil économique, social et environnemental, publié en 2009 : « Pour le Conseil économique, social et environnemental, il est impérieux de replacer l’industrie au centre de la société et  de rendre visibles les industries mécaniques, méconnues par les principaux acteurs de notre pays, notamment les familles et d’attirer les jeunes mais aussi les investisseurs vers les métiers de la mécanique pour permettre de répondre aux défis du redéploiement, de l’innovation et de l’internationalisation ».

 

C’est bien-sûr, tout d’abord, dans l’intérêt de nos élèves que nous militons pour le maintien de ces formations mais aussi dans l’intérêt du territoire, car le lycée risque de disparaître à terme. Les futurs étudiants, qui souhaitent poursuivre dans ces filières, devront désormais aller à Rouen, Le Havre ou Evreux pour le BTS IPM et à Eu pour le BTS CIM.

Etant en général issu de milieux modestes, auront-ils les moyens de payer ces études délocalisées ? Il faut penser au budget des familles qui s'appauvrit d'année en année car les bourses destinées aux élèves ne sont plus aussi généreuses qu'auparavant. Ces mesures visant les BTS vont aussi engendrer une suppression de l’offre de formation post-bac à Dieppe pour la filière mécanique. Si les étudiants sont obligés de partir de Dieppe pour étudier, ils ne reviendront pas sur notre territoire. Cela induira un affaiblissement du tissu industriel dieppois.

 

Nous avons proposé, à la région de réaliser une plateforme technologique en métrologie et d’acheter une machine à mesurer tri-dimensionnelle numérisée qui pourrait aussi servir aux sections de BTS CIM et IPM et aux industriels dieppois.

La question se pose avec plus d’acuité que l’an dernier : comment cette collectivité, qui a beaucoup investi dans un passé récent, inscrit-elle désormais notre lycée dans son schéma de développement de la formation initiale et continue ?

Une coloration robinetterie avait été évoquée par le proviseur. Nous avions proposé une coloration aéronautique du BTS IPM et de mettre en place une licence professionnelle aéronautique pour être en accord avec le développement de cette industrie dans notre région, rien n’a évolué.

 

Ces filières, dont le taux de réussite est élevé, sont porteuses d’emplois. En effet, les entreprises du secteur dieppois, vont avoir besoin de recruter dans les prochaines années (papy-boom, développement d’activités, …) et il en est de même au niveau régional avec la filière aéronautique et spatiale. La fermeture et la délocalisation de ces sections vont renforcer les craintes des industriels à propos du déficit de main d’œuvre qui se fait déjà ressentir de façon importante.

 

La Région devrait investir 8 millions d’euros dans la future entreprise Alpine Caterham, et l’Etat finance à hauteur de 4 millions d’euros. Mais où va t’on trouver les techniciens pour faire fonctionner cet établissement alors que beaucoup de métiers de la mécanique sont déjà en tension ?

 

Ces BTS permettent aussi la promotion sociale de nos jeunes. Les étudiants peuvent poursuivre leurs études au sein du lycée dans le cadre de la Licence professionnelle Management des organisations. Certains poursuivent vers un master ou une école d’ingénieurs.

     

Enfin, nous déplorons les suppressions de postes générées par cette annonce du rectorat, cette année et les années suivantes. Les professeurs sont remplis d’amertume par ces nouveaux rebondissements car ils ont respecté les contraintes imposées par le rectorat pour la rentrée 2012.

 

A quand une table ronde avec toutes les parties prenantes, sur l’avenir de notre lycée et des filières technologiques sur le secteur de Dieppe ? 

 

Nous continuons à nous interroger sur l’intérêt que portent le Rectorat et la Région, à notre établissement. Pour le moment cette dernière n’a jamais répondu à nos différents appels des années précédentes.

 

Nous pensons que le lycée Neruda mérite d'être connu, sauvé et développé, et non amputé. Il en va de l'avenir de Dieppe et sa région.

 

 

 

Les élèves, les parents et les enseignants inquiets

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